Difficile... de voir mourir des enfants, d' avoir mon stéthoscope sur leur coeur et de l' entendre s' arrêter. Avoir ce petit corps encore tout chaud dans mes mains et pourtant il est mort. D' être là sans pouvoir rien faire. D' entendre la mère pleurer en serrant son enfant contre elle. 3 en une semaine, c' était trop dur à supporter.
Difficile... de voir venir en consultation un jeune homme de 18 ans, accompagné de son papa, tous les 2 ont mis leur plus beau costume pour venir voir "le docteur". Mais le jeune homme a attendu 2 semaines pour réunir l' argent nécessaire pour voir "le docteur"... Or, il n' arrive quasi plus à respirer (crise d' asthme sévère) et entre 2 respirations, il me dit qu' il n' a pas pu venir plus tôt par manque d' argent. Tout de suite on le prend en charge pour lui faire le traitement. Les infirmiers n' ont même pas eu le temps de le commencer, il a arrêter de respirer... Il est mort pour 2000FCFA (3€)
Le soir en s' endormant, comment effacer de sa mémoire la vision de ces patients ? J' essaye de penser à ceux qui vont bien, qui ont guéri mais malheureusement ce sont toujours les autres qui reviennent.
Selon les soeurs, il paraît qu' avec le temps on s' y habitue...
1 commentaire:
Ouah... Effectivement, ça ne doit pas être facile à gérer ! Je ne sais pas d'ailleurs si on peut vraiment "s'habituer" à la souffrance d'autrui! Je ne sais même pas si ce serait une bonne chose...
Bon courage en tout cas pour surmonter ces moments qui doivent être plus que difficiles !
Bises des Philippines !
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