samedi 11 juillet 2009

Anniversaire de Pupuce

Et oui, Pupuce a fêté ce 8 juillet ses 29 ans. Isidore1
Ce fût une journée très chargée mais à la fois mémorable où on a essayé de fêter un peu avec tout le monde.
Tout d’abord, thé et biscuits avec les infirmiers des différents services: Isidore (infirmier de pédiatrie) avait préparé un petit discours et a remis un petit cadeau de la part du personnel. Très touchant … Isidore2

Ensuite, à 13h, nous recevons les “autorités” de l’enceinte de l’hôpital: les 3 repas Mbaitoloum (le docteur, le major et le gestionnaire de l’hôpital), le Dr Augustin, Père Sylvestre et toutes les sœurs. Bref, nous avions préparer une boule (enfin, c’est surtout Brigitte, Marie et Crumpy qui ont tout préparé…) pour 15 personnes. Tout s’est passé dans la joie et la bonne humeur et Pupuce a reçu plein de cadeaux :-)

ITRAD La journée n’est toujours pas finie… Nous sommes attendu à 18h à l’ITRAD par des collègues de l’hôpital. Nous partageons avec Alice, Samuel, Marie, Brigitte et Raymond un plateau de poulet autour d’une “bonne” bière. Super soirée juste perturbée par la venue d’un serpent (une vipère) qui s’est dressé contre Crumpy. Heureusement, plus de peur que de mal et les sentinelles lui ont fait son affaire!Serpent

Une excellente journée qui s’achève même si Pupuce se rapproche un peu plus de la trentaine… Kaï!! On se fait vieux ;-)

(Ndlr: Kaï= “oufti” en Ngambay)

samedi 4 juillet 2009

Les “happy end”

Il faut que je raconte les cas qui vont bien car c’est tout de même (et heureusement) la majorité des cas!
Cette fois-ci, c’est l’histoire du petit Mahamat. Il est hospitalisé pour cause de malnutrition sévère (2 ans et 6kg). Au début, il ne va pas bien et continue à faire de la fièvre malgré tous les traitements. Le peu d’examen que l’on ait ne nous aide pas. Après 15 jours sans évolution, nous décidons de lui faire un traitement d’essai pour la tuberculose…
Et voila le résultat après seulement 12 jours de traitement…
mahamat3 mahamat1

Il a déjà repris 1 kg, je le vois grossir de jour en jour et il est devenu mon rayon de soleil chaque matin lors du tout de salle !

jeudi 2 juillet 2009

Le coût de la vie

Le Tchad est le troisième pays le plus pauvre d’Afrique Subsaharienne.

La devise en cours au Tchad est le franc CFA. Les billets sont émis par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale avec un taux de change fixe de 655 CFA pour 1 €.

Tout d’abord parlons des salaires, voici quelques exemples de salaires mensuels ;
- Un ouvrier (ex. notre cuisinière) : 32000 CFA = 50 €
- Un enseignant: de 80000 CFA a 120000 CFA = 120 € a  185 €
- Un médecin: 300000 CFA ou moins de 460

L’accessibilité à ce genre de salaire est très faible. Au sein même d’une concession (lieu de vie d’une famille ou communauté), il arrive parfois qu’une seule personne perçoive un salaire …

Le coût des produits manufacturés est extrêmement élevé :  le pays n’exporte que des matières premières à bas prix (coton, pétrole brut) et importe les produits manufacturés à prix d’or (dont l’essence et le diesel )…

Retrouvons notre ouvrier sur chantier, 40 degrés à l’ombre, par miracle il trouve un frigo avec un coca bien frais. Il ne lui en coutera que 600 CFA, plus de la moitié de son salaire de la journée. S’il y ajoute un paquet de chips (pringles) à 2500 CFA, il aura dépensé presque 3 jours de salaire … (Nous créons évidemment une situation improbable vu qu’il préférera manger la boule à un prix nettement plus abordable, que les frigos sont rares, et qu’on trouve des Pringles 80km d’ici…)
Notre ouvrier communal à Liège aurait peine à dépenser 120 € pour un coca et un paquet de pringles, ou même s’endetter ce mois-ci pour faire le plein d’essence (sur base d’un salaire à 1200 €) --> 50L d’essence représenteraient 2000 € !!!)

Le panier de la ménagère (approximatif car les prix varient souvent au cours des mois):
- 1 poulet (vivant): 5€
- 1kg de zébu (équivalent "lointain" du boeuf): 1,5€
- 1 poisson (style brochet de fleuve): 5€
- +/- 500g de sucre ou de farine: 1€
- 1 paquet de 500g de spaghetti: 1€
- 1kg de riz: 1,5€
- 4 tomates (petites, le 1/3 en taille de ce que l'on trouve chez nous): 0,30€
- 1 kg de pommes de terre: 1€
- 1 coca-cola ou 1 bière: 1€
- 1 pot de nescafé (café soluble): 4€
- 1 paquet de chips: 4€
Je ne donne pas les prix du mil, sorgho, manioc,... qui se vend par sac ou par "koro" au marché: c' est pire que la bourse! Ça fluctue tout le temps.

Tout ça pour dire que le coût de la vie est ici horriblement cher et ne cesse d’augmenter alors que les salaires stagnent au plus bas.

mercredi 1 juillet 2009

Merci pour vos encouragements

S' il est vrai que le quotidien n' est pas toujours facile, que tellement de choses sont différentes (l' alimentation, la culture, le climat,...), que le travail est difficile, que tout le monde en Belgique nous manque... ça n' en reste pas moins une expérience de vie formidable. Au delà d' apporter une aide technique sur le terrain, nous essayons de connaître un peu plus l' être humain dans sa vie, ses joies, ses souffrances et ne pas pas nous limiter à nos frontières.

L' autre partie de notre projet, auquel nous tenons énormément, est de faire partager au Nord un petit bout de vie d' une petite poignée de personnes du Sud. Si un billet de notre blog suscite une émotion, une réflexion, peut-être même un changement de comportement,... par rapport à l' Autre, la moitié de notre mission est réussie :-)

Vos mails, vos commentaires, vos encouragements et la sincérité de vos mots, nous montrent que vous êtes effectivement très réceptifs non pas seulement à nous, mais à eux. C' est ce qui nous fait le plus plaisir.

Célébration de mariage

Le WE du 7 juin, nous avons assisté à la célébration de 2 baptêmes et 4 mariages dans le village de Dangdili. 
Nous avons logés chez les Pères de Mbikou pour être de bonne heure le dimanche matin à la célébration.
Vu qu’il faut être baptisé pour se marier, il a fallu baptiser préalablement 2 des futurs époux…
 
Les parrain et marraine sont derrières les baptisés. On verse une calebasse d’eau bénite sur leur tête (ils aiment bien qu’on verse beaucoup d’eau ;-)
Puis les nouveaux baptisés partent s’habiller de blanc à la maison avant de revenir pour la suite.
Pour les mariages, chacun des futurs époux a son témoin. Les échanges des vœux sont +/- identiques à ceux prononcés chez nous (enfin de ce qu’on a compris => messe en Ngambay) sauf que le Père insiste beaucoup sur le fait de ne prendre qu’une seule femme pour épouse… et oui, même dans les mariages catholiques, la polygamie est présente. Quand le futur époux dit “oui, qu’il ne prendra qu’une seule épouse”, toute l’assemblée se met à rire…

Les témoins sont derrières les mariés tenant une calebasse d’eau (la femme doit donner à boire à son mari) et une calebasse de mil (que le mari doit remettre à sa femme).

A la fin de la célébration, chaque famille part faire la fête (enfin, ils n’ont pas attendu la messe pour faire la fête car 1 des époux était déjà ivre pour la cérémonie :-)
Nous sommes invités à manger la boule, repas offert par les nouveaux mariés.

Fin d’année scolaire, la fête au Lycée

La fête au Lycée est un événement , tout le monde s’affère.

Ce sont les élèves qui s’occupent du repas ! Les garçons ont dormi sur place pour égorger les moutons avant l’aube (4h) et l’atelier cuisine est tenu par le groupe des filles.

Je suis resté admiratif devant ces ados hyper débrouillardes, elles ont abattu un travail de forçat dans cette fournaise de cuisine. Riz, pâtes, mouton en sauce et marara (Tripes tressées, foie, cœur etc. –> un vrai régal). Apres 10 heures de boulot, le service en tenue traditionnelle =  trop fort.

 
La journée est composée d’une messe de clôture, puis de l’arrivée des invités à 12h30 (euuhh 14h). 
Les  responsables de l’hôpital et des sociétés motrices de la ville (Cop Guard et Garantie) ainsi que le maire sont présents.
S’en suit un ballet de discours par les intervenants de l’école, le tout avec animation musicale. Tous les profs sont installés au centre de la cours, observés par les élèves.

fin annee militaire 1 Tout semble parfait mais quand même troublé par quelques bémols. 
Un ministre à fait une visite surprise avec sa garde rapprochée. Des militaires en arme dans la cours ce n’est pas très chaleureux (difficile de les empêcher de piller les quelques boissons comptabilisées difficilement depuis des jours : on se résigne, pas le choix)

Toute cette abondance ‘apparente’ a aussi attiré les badauds et les enfants du quartier qu’il a fallu chasser au bâton pour les éloigner de la cuisine (certains petits se sont tout de même régalés).

A noter que la fête a été financée par prélèvement dans la scolarité des élèves. quelques professeurs ont aussi donné du temps et des moyens pour l’organisation.