Crumpy et ses nombreux... pyjamas!

Ici, on appelle ça captani, bou-bou, pagne pour homme... Crumpy en raffole et se constitue une véritable collection.

Pour ma part, ça me convient, car au moins je ne devrai pas lui racheter de pyjamas en rentrant en Belgique :-)

 

Nos amies les bêtes (suite)

Quel bonheur que de rentrer dans son bureau (à l'hopital) et d'y découvrir cette bestiole!

Heureusement quelqu'un l' avait déjà écrasé.

Pour rassurer les âmes sensibles: nous avons des scorpions dans la région mais selon les locaux, ils font très mal mais ne sont pas dangereux.

Longueur du spécimen: +/- 10 cm

WE à Goré

Nous avons profité du WE de Pâques et d' une extraction (difficilement négociée) de Pupuce hors de l' hôpital pour aller rendre visite à Sylvain, volontaire DCC, notre plus proche voisin du groupe 6 (les intéressés comprendront). 

Nous nous sommes donc rendu à Goré, à la frontière centre-africaine, où de nombreuses ONG (MSF, UNHCR,...) s' y trouvent vu la présence de 3 camps de réfugiés (réfugiés venant de la RCA). Après quelques 100km de pistes, plusieurs prières pour que notre poubelle-mobile ne nous lâche pas et que des coupeurs de route ne soient pas dans les parages, nous arrivons bien à destination. 

En soirée, nous allons assister à une cérémonie de baptême: ici ils font tout le jour de Pâques (baptêmes, mariage, confirmation,...). On ne baptise pas les bébés comme chez nous, il faut faire 3 ans de catéchisme et passer un examen qu' il faut réussir pour pouvoir être baptisé. Imaginez un peu si on faisait ça chez nous... 

La cérémonie était très intéressante: après la bénédiction du feu, le prêtre baptise les personnes en les plongeant dans le fleuve, le tout sous un ciel étoilé. C' était vraiment super.

 

Le dimanche de Pâques, nous allons à la messe: cathédrale remplie, beaucoup de chants,... mais un peu long (> 2h30)... puis nous sommes invités à dîner chez les soeurs. Enfin, un vrai repas! En plus, on remet le couvert le soir, en vidant le bar des soeurs, trop fort!. A part la messe, on ne fait que manger, boire et dormir :-) 

Lundi, nous visitons l' hôpital de Goré, en grande partie tenu par MSF. Puis nous allons rendre visite au UNHCR pour rencontrer une compatriote: première fois que nous croisons un autre belge au Tchad! Une wallonne en plus ;-)

Nous avons également souper avec des amis de Sylvain: la boule au poisson, très bon.

 

Merci à Sylvain et à l' évêché de Goré, pour leur accueil et ce super WE de repos !

La météo au fil des mois (suite)

Mars - Avril: CHAUD!!!!!!!!!!!!! En journée, il fait +/- 42° à l' ombre. Pour l' instant (18h), il fait 36° dans la maison. Les nuits sont pénibles car les températures ne baissent quasi plus. Les Tchadiens dorment dehors, mais nous n' osons pas car trop de bê-bêtes viendraient sur nous! On aime bien rester enfermé dans notre moustiquaire.
Nous transpirons en permanence. Nous sommes réveillés pendant la sieste par les gouttes de transpiration qui coulent dans les yeux, ça pique...

Pour Pupuce, au bloc opératoire, c' est une torture: une tenue (type tenue d' hôpital) + un tablier en plastique (type boucherie) + le tablier stérile manche longue et bien ficelé par derrière + 2 paires de gants + un masque + un bonnet. Le tout sans climatisation... On perd facilement 3L d' eau par intervention. J' ai demandé à ce qu' on me mette une perfusion pendant qu' on opère pour tenir le coup :-)

Pour Crumpy, en classe, les taules ondulées brûlantes, le manque d' air et la fatigue des élèves lui donnent du fil à retordre. Il faut porter la classe à bout de bras: quand le groupe ne veut pas avancer, les cours de l' après-midi sont à l' image de la météo : rudes. Crumpy supporte plutôt bien les journées mais se liquéfie les nuits, il faut faire sécher l' oreiller après chaque sommeil sous peine d' y accueillir une culture de champignons.

Heureusement, il y a de temps en temps un petit vent pour nous rafraîchir.
Nous avons eu un jour de grand vent, c' était génial, plus efficace que n' importe quel sèche-cheveux.
L' eau de la douche est chaude en permanence. Impossible de se rafraîchir. On se sèche, 2 minutes après on re-dégouline.

Pour que vous imaginiez les sensations: en février, il fallait allumer le four, mettre la ventilation et ouvrir la porte du four. Maintenant il faut rentrer dans le four et fermer la porte. On peut tout de même laisser la ventilation ;-)

Nous attendons impatiemment la pluie pour nous rafraîchir un peu. Nous venons d' avoir les premières gouttes, malheureusement encore insuffisantes. Apparemment, la saison des pluies serait précoce cette année. Tant mieux!!

Aller-Retour Tchad-Belgique

Nous venons de recevoir nos billets d' avion  .

Aller le 15 juillet 2009
Retour le 15 août 2009

 

Notre voyage sera composé des étapes suivantes

• Voiture : Bébédjia --> N'Djamena:  8h de route
• Airfrance : décollage à 23h30 arrivée à 6h30 (heure locale) à Paris CDG
• Thalys jusque Paris-Bruxelles
• Train IC: Bruxelles - Lièges Guillemins
• Marche à pied: Gare des Guillemins - Quick et Double Chicken!

Jamais trop chaud pour travailler.

Entre l' école et l' hôpital deux minutes de marche avec sac a dos et 30 minutes de jogging le soir--> voila le résultat.

  

Alors quand on est en voiture et qu' on voit les gens marcher le long de la route en plein soleil vers 13h --> on admire.
Surtout quand le dernier village est à 10km, qu' on ne sait pas où sera le prochain, et qu' ils portent sur leur tête 15kg de légumes ...

Pareil pour les ouvriers:

Ils "buchent" en plein soleil par une chaleur extrême. Aux pelles et aux pioches: ici pas de machine ni de température maximum pour le travail ! 
 

Respect !

Notre alimentation

Étant donné qu' il est impossible de trouver de la viande emballée dans un frigo, nous pratiquons l' art de la boucherie.
Comme vous avez pu le constater, le poulet n' a plus de secret pour nous :)

Pour la viande, il existe plusieurs circuits pour s' approvisionner:

1. le marché : la viande est posée sur des planches, il faut arriver dans les premiers avant que les mouches n' aient participé au festin ou entamé leur reproduction
2. la porcherie des frères du Sacré Coeur: les frères élèvent des porcs dans un enclos, c' est la seule source de porc approuvée par le docteur Pupucekovich. En dehors de leur porcherie, les porcs du quartier se balladent partout et se nourrissent dans les immondices (chacun dépose ses ordures devant chez lui ou dans un trou et brûle quand c' est trop volumineux) ou dans les cendres des restes.
3. l' abattoir : cette zone nous est encore inconnue, nous y envoyons le gardien pur obtenir du Zébu (équivalent du boeuf).

La chaîne du froid n' existe pas, heureusement nous disposons d' un frigo qui fonctionne au gaz.

 

Avec le gras du porc nous faisons de la graisse pour les gâteaux et autres préparations, avec les os un délicieux bouillon concentré, nous préparons aussi des filets et des morceaux (tout comme avec le zébu).
Nous allons chez les soeurs pour faire notre haché porc et zébu à l' huile de coude ...

Au final on arrive a faire griller de très bonnes brochettes, faire une délicieuse sauce à spaghettis et surtout, avec le sirop de Liège que nous avons reçu: des boulets sauce lapin !!!

Voici notre repas de fête de Saint-Valentin:

1. Vin sélectionné à la capitale par le directeur de l' hôpital
2. Mayonnaise Devos Lemens (colis)
3. Pommes de terres de Moundou
4. Viande maison

Malgré cette apparente abondance, il n' est pas évident de gérer toutes les opérations:

Les frères tuent un porc une fois par mois et ne nous préviennent pas toujours, on a très peu souvent de la bonne viande au marché, et ce sont les gros acheteurs qui sont prioritaires à l' abattoir...

En général, nous mangeons de la viande une fois par semaine quand tout va bien.

Notre quotidien alimentaire est composé de tomates, oignons, ail, patates (pas souvent car importées du Cameroun dans les grandes villes) et aubergines --> on diversifie le plus possible avec riz ou pâtes.

Nous manquons de fruits (il n'y a que des mangues pour l'instant), aucun produit laitier et nous ne parlerons pas des boissons... il faut faire 1000km pour avoir une vraie bouteille de vin!

Noir, blanc et café crème!

Je voulais faire une photo avec les chefs infirmiers de médecine et chirurgie. Chose faite.

Quand j'ai regardé la photo... un choc...

En 6 mois de temps, j'avais oublié que j'étais blanche! Ou plutôt, qu'avec mes collègues nous avions un petit truc de différent.

Comme on se sent bien intégrés, les gens ne nous regardent plus comme des étrangers, plus personne ne se retourne pour regarder "les blancs",... cette photo m'a perturbée! Limite si je ne me disais pas "mais Bruno est noir??!", vraiment un drôle de sentiment.

Pour les présentations, tout de même: sur la gauche, Bruno, tchadien, et sur la droite, Soeur Angela, brésilienne.

Voleurs de sexe

Non, ce n' était pas un poisson d' avril!

Rumeurs, vols de pénis.

Le côté traditionnel étant très présent, nous nous sommes retrouvés face à un problème dans la région qui nous était totalement inconnu: le vol de sexe.

Tout d' abord ça à commencé lors de notre première visite au cabaret, on a vu une personne mettre les autres en garde de ne pas saluer les inconnus.
Ensuite on a entendu que des gens (des nigerians) étaient venus dans la région pour enlever les sexes. Ils font cela en vous serrant la main ou avec une petite tape dans le dos.
On nous affirme que le pénis deviens tout petit au point de presque disparaître (comme une tortue qui rentre dans sa carapace).

Les rumeurs se font de plus en plus proches: à l' hôpital, un homme a fait irruption dans la cour en affirmant que son sexe avait disparu, chaque personne connaît au moins une autre personne à qui c' est arrivé. Même un professeur de l' école est touché par ce mal étrange.
La ville est presque sous couvre feu, les cabaret sont vides, les discos ne jouent plus la nuit, la terreur s' installe.

La culture traditionnelle étant tellement encrée dans les foyers et dans le coeur même de l'africain que nier la possibilité du vol de sexe est impossible. Pour eux il est des choses qui nous dépassent et que la science ne pourra jamais expliquer.

Comment ça se passe ?
Tout d' abord pour faire disparaître le sexe de quelqu'un il faut faire appel à un sorcier, qui va s' en occuper moyennant devise.
Si votre sexe  à disparu, il faut très vite trouver un guérisseur qui trouvera qui et pourquoi on vous a fait cela (toujours contre argent).
Pour se prémunir d' un vol il est prudent d' avoir toujours un morceau de charbon dans la poche.

Pour nous, l' idée même qu' une telle chose se produise est impensable. Nous nous accrochons toujours à l' explication scientifique.

• certains disent que le stress peut réduire la taille du sexe (les gens qui ont des choses à se reprocher ont très peur)
• d' autres affirment que le froid peut en être la cause (surtout que cela s' est produit en hiver ou les nuits sont "fraîches")

Quoi qu' il en soit, le vol de sexe dans la région a tué. Des gens accusés d' avoir pratiqué le vol de sexe ont subi la justice populaire.
Les autorités religieuses se sont unies pour rédiger une note condamnant cette pratique et niant son bien fondé à la destination des autorités, écoles, hôpitaux et de la population toute entière...

Le phénomène s' est estompé dans notre région, mais ce genre de croyance se reproduis épisodiquement, la dernière ici semble dater de 1998.