mardi 28 octobre 2008

Descriptif de l'hopital

L'hopital est grosso-modo constitué de 5 parties: médecine (adultes: 3 pièces pour les hommes, les femmes et les tuberculeux. Entre 8 et 12 lits par pièce), pédiatrie (55 lits répartis dans 2 grandes salles et 4 petites), Maternité avec 2 salles d'accouchement + 2 pièces pour les hospitalisées, le bloc opératoire et une salle pour les pré et post-opérés.

hospi1 Hospi2  consult-hospi = mon cabinet de consultation

Une cours centrale permet d'aérer tout ça. Des barrières entourent l'hopital avec un garde à la grille qui régule les entrées et sorties pour éviter que l'hopital ne ressemble au marché! Il y a des heures de visites pour que les "gardes malades" (un membre de la famille du patient) vienne lui apporter à manger. Il sont bien courageux d'ailleurs ces gardes-malades: ils dorment dehors, à la belle-étoile, et cuisine sur le pourtour de l'hopital pour le malade, jusqu'à la fin de l'hospitalisation (même si des fois, ça prend des mois!).

Pour ce qui est de l'organisation interne: chacune des soeurs est responsable d'un service (style l' infirmière en chef de chez nous), ensuite il y a un infirmier tchadien qui est le bras droit de la soeur et en qui on peut avoir confiance. Après ça, les autres... volent les médicaments et le materiel, ne comprennent rien à ce qu'on leur dit (quand on dit de faire demi-dose, font le double...), disent "oui-oui" et puis 3 jours après rien est fait... Je n'ai aucun pouvoir sur le personnel infirmier. D'emblée, on m'a dit que je devais donner mes recommandations aux soeurs et ne pas me prendre la tête avec le personnelle. En fait, c'est moins lourd pour moi, je ne dois pas être sans cesse derrière eux et vérifier. Mais pour les soeurs, c'est du boulot: tout doit être fermé à clé, elles doivent donner aux infirmiers de nuit le nombre exact de médicaments, gants, seringues,... dont ils auront besoin pour faire les soins la nuit, sinon, le lendemain, tout disparaît! Si pendant la journée, on laisse une boîte ouverte sur un chariot 10 min après, la boîte est à moitié vide. Ce n'est pas encore le pire: souvent, les enfants ne reçoivent  que 2 doses au lieu de 3 sur la journée... à nouveau parceque les infirmiers volent les flacons destinés aux enfants. Là, ça me dérange vraiment mais je crois qu'il n'y a rien à faire pour arrêter ce phénomène qui est présent partout. Et puis s'ils volent, c'est pour nourir ou payer l'école de leurs enfants... donc, je serais bien mal de les juger.

lundi 27 octobre 2008

Mmmmh, il était bon

Mon coq avant que Brigitte ne l' extermine: coq

 

Mon coq après: coq2

 

Un délice...

dimanche 26 octobre 2008

Première visite en brousse

Dimanche après-midi, Jean-Luc (un Père suisse) qui vit dans la communauté à côté de nous, à Mbikou, nous propose d' aller nous promener. On accepte évidemment. Un bol d' air hors de l' enceinte de l' hôpital! Nous partons donc en 4X4 avec lui et 2 autres pères du Bénin, nouveaux venus également.

Première visite: le pétrole... nous roulons au dessus d' un pipeline qui expédie tout vers le Cameroun. Nous visitons une petite station de pompage avec une zone de forage constituée de 40 petits puits téléguidés dispersés dans la brousse... Dès que nous aurons plus d' informations et des photos des infrastructures on vous en dira plus.

kou Ensuite, nous arrivons à Kou: endroit où s' est installé le premier missionnaire au Tchad. C' est en pleine brousse, la piste a juste la place pour une moto et certaines zones sont ensablées. Ce n' est plus de la conduite, c' est du pilotage! Mais notre Père Jean-Luc fait ça comme un pro. Les villageois viennent à notre rencontre et les enfants nous regardent avec des yeux de cabillaud. La plupart de ceux-ci sont en mauvais état: malnutrition, toux... Nous pensions avoir vu la pauvreté à Bébédjia, mais ce n' est rien à côté de ce qu' on peut voir dans les villages reculés.

De là, nous partons vers le fleuve: en chemin nous nous arrêtons pour rendre visite à un "infirmier" d' un village. Une petite baraque en guise de  cabinet de consultation. Un banc devant avec un vieux poste de radio pour la "salle d' attente". Il nous demande de repasser chez lui après notre ballade au fleuve (Jean-Luc pense qu' il va nous inviter à manger la Boule: Pupuce désespère, elle vient juste de se rétablir de sa dernière gastro...).

Nous devons laisser le 4X4 et continuer à pied (la route est trop abîmée). Superbe paysage du fleuve avec des zébus au loin. Fleuve

Pupuce_CoqAprès ça comme promis, nous retournons chez l' infirmier et surprise! Il ne nous attend pas avec la Boule (ouf!!) mais offre un coq à Pupuce pour l' accueillir et la remercier de sa venue.

Nous voilà repartis, allez on se serre à l' arrière: faites de la place à notre nouveau passager ...

samedi 25 octobre 2008

1er Palu

Et oui, c' est Pupuce qui s' y colle! Malgré le traitement préventif quotidien ( prophylaxie ), je me suis chopé le palu. moustique1

Au départ j' avais juste mal à la tête et je me suis dit : "ca va passer". Plusieurs salves de Dafalgan n' y font rien et je m' inquiète; je n' ai jamais eu mal comme ça en Belgique.

Le lendemain matin, j' ai du mal à me tenir droite; ma colonne parait rigide. Au boulot on me dit que ce sont les signes du palu et que chacun a les siens... Bizarre, le test de goutte épaisse est négatif (normal sous prophylaxie).

Plus tard, la fièvre arrive, c' est le signe qu' il faut traiter tout de suite ! Donc là, je ne rigole plus, je prends le paquet de pilules nécessaire et je dors 15h d' affilée. Au réveil, ça va mieux et le lendemain, j' ai pu recommencer à bosser.

Je dois bien avouer que maintenant dès que je sens la moindre petite gêne à la tête, je panique. J' espère que cette phobie va vite cesser!

Merci à mon Crumpy pour les soins qu' il m' a procuré, sans ses petites attentions et son soutien la guérison aurait certainement duré plus longtemps.

vendredi 24 octobre 2008

L' eau

Eau L' eau que nous buvons provient du puits. Le matin nous allons pomper 5 litres d' eau que nous plaçons dans un filtre en argile. Au réfectoire l' eau est stockée dans une grande jarre pour garder plus de fraîcheur.

Nous disposons d' eau courante mais elle est fortement chargée en fer et en argile. Cette eau est pompée et envoyée dans la citerne de l' hôpital avec l' électricité du groupe électrogène entre 18h et 21h.

A noter que les gens qui vivent en brousse boivent l' eau du fleuve (polluée par plusieurs villes). La plupart du temps l' eau des puits est contaminée. Plus de la moitié des maladies sont liées à l' eau ici...

mardi 21 octobre 2008

Évêché de Doba : Internet et Réseau

Réseau DobaL' évêché ( résidence de notre évêque et "QG" du diocèse) se trouve à plus de 30km d' ici : à Doba. 
Un LAN est installé avec Internet !!!

La boite à droite est le satellite router iDirect 3000 series. A gauche est un Dlink 8 ports 
Il y a aussi une fibre optique sur 70m vers le secrétariat et la bibliothèque (matériel non identifié)
Du secrétariat on repart encore plus loin (80m de plus avec un RJ45).

Crumpy va sur place les 3 et 4 novembre voir ce qui se passe (ça coupe tout le temps lui dit-on ...). Il va faire un plan du matériel avec l' état des câbles pour ceux qui souhaitent participer au diagnostique de ce TOUT BEAU RESEAU !

lundi 13 octobre 2008

Baptême du feu ... GastroTchad

Ça y est, après une semaine sur place l' inévitable se produit : la gastro... Comme nous disent les locaux, c' est le prix du ticket d' entrée au Tchad, tout le monde y passe.

Le Lundi notre chirurgien est absent, il est frappé d' un mal étrange. Pupuce passe une mauvaise nuit : le mardi elle est faible et subit quelques baisses de tension (elle avait décidé de faire le forcing en venant avec nous a Moundou : la chaleur ne l' a pas aidée). Nuit de  Mardi à Mercredi, Crumpy découvre les joies de la vidange, comment le corps peut-il évacuer autant d' eau ? Nous sommes réduit à l' état d' éponge que l' on tord petit à petit.

Pendant trois jours, notre lieu de vie à changé. Voici  le point central autour du quel tout s' organise, notre quartier général : IMG_2721 ça fait un peu Trainspotting mais c' est tellement bon.

mercredi 8 octobre 2008

Home sweet home...

MaisonNous arrivons à l' Hôpital Saint-Joseph de Bébédjia vers 21h30. Les soeurs nous attendaient. Elles nous amènent à notre maison (case n°2). Pour le reste, on ne voit pas grand chose, vu qu' il fait nuit.
C' est le lendemain matin que l' on peut enfin découvrir notre nouveau chez nous! Notre première impression: OUF, on a des toilettes normales et une douche!!

Nous avons appris par la suite que les soeurs ont préparé notre arrivée depuis 2 mois: de nombreux travaux ont été réalisés pour aménager la maison et l' agrandir (on a une terrasse, avant elle n' existait pas). C' est mimi et simple. Ça devrait nous convenir.

Nous avons l' électricité 3h par jour (18H-21H) mais franchement on se rend compte que finalement on n' en a pas temps besoin que ça.

Il y a un réfectoire commun à côté de notre maison avec frigo (au gaz : on ne connaissait pas), machine à lessiver (a suivre...), plaques et four à gaz. Ce réfectoire est mis à disposition des habitants des cases (dixit les petites maisons comme la nôtre dans l' enceinte de l' hôpital pour les laïques): pour l' instant il n' y a que nous.

lundi 6 octobre 2008

En route vers Bébédjia

ToyotaDebout à 6h30, matinée de formalités administratives et préparation du véhicule --> nous sommes sept sur le départ (Oumar, notre évêque Mgr Russo, Pupuce, Ernesto (un Prêtre Colombien), Giovanni (un chirurgien Italien), Crumpy et une soeur Mexicaine)

Crumpy est dans la partie arrière du véhicule, entassé dans les bagages avec Soeur Théresa (elle est vêtue de son uniforme d' un Blanc immaculé). Température extérieure entre 35 et 37°, il fait chaud à l' arrière. Nous sommes partis pour 8 heures de route.

Nous constatons que la route est bonne en général. Il faut être vigilant : dans les villages il faut souvent klaxonner, c' est l' anarchie totale: comme si le véhicule devait traverser la foule d' un concert sauf qu' elle est constituée aussi de chèvres, vaches, sangliers, chiens, poules. Si la route n' est pas bitumée, c' est le brouillard total dès qu' un camion passe.

Le Tchad est très plat, nous avons traversé de grands étendues de savane, champs de mil et de riz. La nature est très verte car la saison des pluies se termine.

Atterrissage

Nous arrivons à N'Djamena à 20H50 (heure locale soit 1h de moins que la Belgique), il fait nuit, température extérieure: 32°C et un bus nous entasse pour parcourir 150m : nos vêtements commencent à brûler notre peau habituée au 5° Belges et à la climatisation de l' avion.
Premier contact avec ... les insectes!! Pas avec les Tchadiens car il n' y a quasi que des blancs dans l' avion (on a compris quand on a vu les petits panneaux ESSO et les belles voitures qui les attendaient!). Nous c' est Oumar (un chauffeur de l' évêché de Doba) qui nous attendait avec un petit panneau "Joël et Anne-Sophie". 4 barrages furent nécessaire pour sortir de l' aéroport.

Ensuite nous embarquons dans son 4x4 de marque Toyota (il faudra bien cela pour la journée de route de demain !). Et en route vers la maison d' accueil à N'Djamena. Oumar nous montre certains monuments : les ambassades, la cathédrale, et nous passons dans une grande allée sombre truffée de gardes. Des jeunes garçons armés, sur le qui vive. Oumar nous regarde et dit calmement : ici il ne faut pas s' arrêter, on tire sur les véhicules suspects. Ouf, nous avons passé la zone du Palais présidentiel.

Oumar à la gentillesse de porter nos bagages à la chambre. chambre N'Djamena
L' endroit est isolé par des moustiquaires, il est 21h30 : vite profitons de la douche et au dodo. Pupuce sort de la douche, je prend le relais et HOP: plus de lumière. Et oui, cette partie de la ville n' est pas reliée à l' électricité ! Notre bâtiment étant muni d' un groupe électrogène nous n' avions pas prévu le coup. On a bien rit : tout nus et tout mouillés dans un lieu inconnu et dans le noir... On a finalement trouvé nos lampes de poche.

Il est tôt, difficile de s' endormir, on se liquéfie. L'air que l'on inspire est plus chaud que celui qu'on expire... désagréable sensation.  Bonne nuit et à demain.

La grande claaaaasse !

air-francePremière embûche à l' aéroport : Crumpy, a été invité à passer le test de détection de substance explosives. Son sac plein de matériel électronique et sa tête de terroriste mal rasé n' ont rien arrangés à l' affaire.

Comme écrit sur notre billet d' avion en tout petit caractères : DEROG EXBAG 50KGS / ACCES J SI DISPO.
En français : 50 kilos des bagages autorisés en plus des 20 réglementaires et surtout, sur-classement possible en business si place disponible !

Nous y voilà : Crumpy et Pupuce habillés en explorateurs débarquent en Business. Imaginez Pupuce qui découvre un cintre sur son fauteuil : un moment de silence, elle regarde l' hôtesse et lui demande - c' est pourquoi ? C' est alors qu' un homme d' affaire pend son costume. Pupuce à compris et balance vite-vite à l' hôtesse sa veste légère en boule et  le cintre. MDR.

Air-France pour ce vol a vraiment été un bon moment de confort : merci à la DCC !!!
Champagne, entrée, vin plat et fromages MMMMMmmmmmm....

Décollage immédiat, attachez votre ceinture!

Coucou tout le monde. Nous sommes à l'aéroport. Et oui, crumpy ne peut pas s'empêcher de sortir son pc partout où il va...
Le trajet Bruxelles-Paris s'est effectué sans embuche. Encore merci à Ben, Auré et Jef pour le dépannage suite à la grève ;-)
Donc, dans 1h nous serons dans l'avion. Nous espérons avoir du courant en arrivant le soir car sans électricité, pas de réseau, donc pas moyen d'envoyer un SMS.
Voilà milles bisous à tous et prochain mail du Tchad.