Il est temps d' être en vacances

De garde le 24, de garde le 25,... bref Pupuce scotchée à l'hopital.
Après un jour de Noël super ennuyant qui ressemble à tout sauf à Noël, je termine ma journée à l'hopital pour voir les quelques cas graves et les nouveaux cas. Un enfant me donne du fil à retordre! Nous avions tout fait pour la prise en charge mais il était vraiment mal et je le voyais partir. Je me dis "bon, le bon dieu, faut que tu nous aides! Nous on a tout fait, faut aider ce gamin!" et puis je me dis, "c' est Noël et je n' ai pas eu de cadeau. Si je pouvais avoir comme cadeau que cet enfant s' en sorte...".
Le lendemain matin, notre premier jour de congé. Je veux aller voir si l' enfant va bien avant de partir pour Moundou.
Il est mort. Encore une bonne claque de réalité dans la figure. Premièrement, le bon dieu n' a visiblement pas pris Bébédjia sous sa zone de responsabilité et deuxièmement, il est vraiment temps que j' arrête de croire au Père Noël!!
Après presque 3 mois de boulot, ces congés sont les bienvenus. Plus moralement que physiquement d'ailleurs.

Réveillon de Noël

32°C, ciel bleu et soleil, aucune décoration, pas de sapin à l' horizon,... comment croire que c' est Noël. Mais bon, nous sommes quand même le 24 décembre. Personne ne nous a invité à souper. Tout le monde reste en famille. C'est ainsi que nous passons la soirée à 3 (avec Thomas, un autre volontaire).

Au programme: messe de minuit à 17h30 en Ngambay pendant 2 heures et puis souper à "l'étoile du sud" (le seul boui-boui de Bébédjia).
Au menu: 1 filet + 1 coca (le "resto" est tenu par des musulmans => pas d'alcool !).

Après le repas, nous partons  au "bar carrefour" juste à côté. Nous buvons une bière mais nous rentrons vite car 3 Nassaras (= les blancs) ne sachant pas danser le "coupé-décallé" sans ami tchadien pour nous apprendre, ce n'est pas la top ambiance. Un petit saut à l' hôpital puis au dodo à 22h30...

Fête à l' école : Noël en couleurs

La fin de ce premier trimestre à l' école est marqué par deux jours de fête. Un spectacle organisé par le groupe "Jeunesse pour la paix" le jeudi 18, et Noël en couleur préparé par les élèves du Lycée le vendredi.

Pour les professeurs, le jeudi matin n' a pas été de tout repos : conseil de classe de 7h30 à 13h30 (sans pose)! Après-midi, le spectacle était constitué de chants, danses traditionnelles et théâtre. Nous avons élu Miss pour la paix et Crumpy a même couronné la deuxième dauphine !!! Un match de Basket opposant l' école au lycée du centre à donné la victoire à notre sélection : 53-38.    

Et pour Noël en couleur le vendredi chaque classe a décoré sa salle, avec des dessins. Les élèves qui le pouvaient ont cotisé pour organiser un repas que les filles ont préparé la veille (pas de bol pour le seconde S qui n' est composée que de garçons).

Après un spectacle donné par les petits de l' école primaire catholique (ECA),  les professeurs se sont rassemblés en cercle dans la bibliothèque pour le conseil des professeurs. Il s' est clôturé vers 14h avec le repas offert par les élèves. Chaque classe a apporté à son titulaire un plateau de nourriture que nous avons placé au centre de la pièce. Agrémenté de bière offerte par le directeur, ce moment à rapproché l' équipe de professeurs et ça fait du bien. Nous avons mangé debout autour des plats avec la main droite : difficile de ne pas en mettre partout pour un débutant comme moi...

On entend de la musique dans les classes, l' odeur des plats nous chatouille les narines et les jeunes dansent et boivent des sucreries (coca). Les élèves s' habillent "normalement", quel choc de ne plus les voir en uniforme : casquettes, baggy, jupes, foulards et colliers autorisés.

Le soir ils ont joué un spectacle plutôt rap break-dance et style timbaland ... Tout est réalisé avec les moyens du bord, la technique fait souvent défaut mais l' ambiance est bonne. Le public est dur et n' hésite pas à huer quand c' est nul avec des commentaires criés à tomber par terre :-).

Nous avons remarqué que les spectacles et rassemblements commencent avec une ponctualité déconcertante : toujours 2 heures après l' heure annoncée.

5 ans déjà...

Merci à Siam, Christelle, Maki et Chil pour leur noble intervention au marché de Noël.

19 décembre 2003, dju que ça passe vite.

Les Clandos, mais qui sont ils ?

Ce sont eux, les taxis motorisés de Bébédjia. Reconnaissables par leur vareuse jaune fluo, ils se faufilent à travers tout ce qui se présente et sont assez prudents (contrairement aux autres motards que j' appelle les "aigles de la route" ...).

La course tourne dans les 200CFA (1€ = 655CFA) pour se rendre n' importe où dans Bébédjia.
Leurs motos sont du type le plus commun ici au Tchad 100 ou 125 cc à 5 vitesses, elles montent à 80km/h.  

Fête Nationale

La population ayant été prévenue ça y est, c' est le grand défilé en l' honneur de la prise du pouvoir du chef de l' état le 1er décembre. Un première à Bébédjia.
Ne pouvant risquer de donner notre opinion sur cette journée, on tentera de ne relater que les faits.

La montée des couleurs par la brigade de la ville (en silence) annonce le début des festivités: défilé à 10h, au lieu de 8h annoncé.
Le cortège est mené par un groupe d' hommes tuniques et de femmes voilées qui scandent l' effigie du président avec un enthousiasme surjoué et très peu sincère.

Les groupes suivants suivent en silence :

• Le club de karaté de Bébédjia avec les jeunes en Kimono
• Le club de Taekwondo
• Les Clandos nos taxis à moto (article à suivre)
• L' équipe de la société "Garantie Sécurité" (fournisseur de l' hôpital pour la garde)
• L' équipe de la société Copguard (concurrent de la précédente, sponsorisée par Exxon Mobil)
• Quelques élèves et professeurs des écoles
• La brigade
• Et surtout, le club de boules de la ville !! Magnifique, ils ont même fait un fanion ! Je les croise souvent le long de la route en allant au marché, ils jouent avec probablement le seul jeu de boules de toute la région. Ce groupe transpire la bonne humeur.
  

La foule est constituée principalement de  badauds qui se demandent ce qui se passe. Pas de ferveur populaire ni de cri de joie.  Au milieu de tout ça, deux blancs : nous avec un sentiment étrange...

 

Fête nationale bis...

Le 10 décembre, Crumpy arrive à l' école. Un calme anormal règne dans l' établissement. Mains dans les poches, les professeurs se rejoignent devant le bureau du proviseur : il n' y a pas cours aujourd'hui !!!
Et oui, notre joyeux président, non satisfait des festivités du 1er décembre, a décidé de remettre le couvert à N'Djamena. Il a vite fait approuver un décret pour un nouveau jour férié en son honneur et le fêter comme il se doit. Un jour de plus "chômé-payé" comme on dit ici, et même un peu "forcé".

2 jours de grève à l hôpital

Ce matin, le père d' un patient apporte son fils pour un soin. Avant de recevoir le soin il doit s' acquitter du montant et dispose d' un énorme billet.
L' infirmière indique à cette personne de patienter le temps qu' elle trouve la monnaie avant d' effectuer le soin.  La personne s' impatiente, s' énerve, agresse verbalement l'infirmière et on doit même l'écarter pour lui éviter des coups. Mais... il s'avère que le patient est en fait le maire de la ville.

Celui-ci, qui a pourtant commencé à insulter notre infirmière, se sent blessé dans son amour propre et décide d'envoyer la brigade pour l' arrêter.

C'est ainsi qu'elle se retrouve en prison pour avoir répondu à des insultes du maire (évidemment, elle ne savait pas qu'il s'agissait du maire).

A ce moment, les soeurs sont intervenues pour empêcher l'arrestation. En découle une réaction en chaîne en à peine une après-midi: réunion des chefs de villages, des chefs de cantons, chefs de race/de tribu (l'infirmière n'étant pas de la même ethnie que le maire...), du délégué sanitaire régional, de l'évêque, du ministre de la santé... le tout avec des menaces dans tous les sens: "l'hopital va être fermé", aux soeurs - "vous pouvez faire vos valises...", la liste des infirmiers qui vont être "balayés" est longue...

Autant dire que nous avons passé une mauvaise nuit: si les soeurs sont expulsées, nous aussi... Si on ferme l'hopital, pupuce n'a plus de boulot...

Malgré tout ce remue-ménage, notre infirmière, première victime de cet abus de pouvoir, est toujours au cachot. Nous décidons de faire grève à l'hopital tant qu'elle ne sera pas libérée. C'est ainsi que l'hopital est resté fermé 2 jours... Nous avons juste soigné les patients hospitalisés. Pas de consultations, pas de nouveaux cas.

Nous nous sommes rendu compte avec cette événement de l'abus de pouvoir, de l'absence de droit de l'homme, aucun droit du prisonnier, de la vitesse à la quelle ça "flambe" ici au Tchad. Effrayant... le surréalisme le plus total!

Finalement les autorités de N'djamena ont fait pression sur le maire pour que tout rentre dans l'ordre au plus vite car cette affaire avait été déjà beaucoup trop loin. Notre infirmière a pu être libérée le lendemain matin et nous avons repris le service à l'hopital. Si l'évêché ne l'avait pas soutenue et sortie de cette sale affaire, elle y serait toujours...

Ce fût un étrange sentiment d'imaginer de devoir partir. A la fois on se rend compte que l'on commence à se sentir chez nous et on ne veut pas partir et à la fois, on peut partir du jour au lendemain en laissant tout là.

Cheeeese!

Comme promis, nous voici nous voila.

Crumpy dans ses premières corrections ... Toujours dans sa chemise de prof. Les tests ont été prévus pour les élèves mais pas pensés pour le temps de correction: bic rouge et Zen attitude. Les écarts entre les élèves sont énormes, il y a du boulot ...

 

 

 

 

 

 

Pupuce avec son 1/2 homonyme dans les bras: une petite Sophie

Notre 1er colis

Youpiiiiiieeeeeeeeee!! Notre 1er colis est arrivé. Merci maman!!!!

Que du bonheur. Nous étions comme 2 gosses qui déballions des cadeaux. Nous n'avons jamais été aussi heureux devant un pot de choco, de sirop, une barre de nougat,...
Au delà du plaisir de recevoir le contenu, c'est aussi l'impression d'avoir un peu de Belgique qui vient à nous. 

Fête Nationale

Demain, Lundi 1 décembre, c' est la fête nationale du Tchad. Elle commémore la prise du pouvoir par l' actuel président Idriss Déby en 1990. Certains Tchadiens disent : "ce n' est pas notre fête"... Ils semblent plus marqués par l' indépendance du pays le 11 août 1960.

Voici le lien sur Wikipedia qui vous en dira plus sur notre pays d' accueil : Tchad.

Les professeurs et les élèves en uniformes sont conviés au défilé à la place de l' indépendance à 8h.
Des chèvres envahissent depuis quelques jours notre voisinage, c' est sûrement le signe que la fête se prépare...

Mini-centre de formation au Lycée

Crumpy:

Nous avons reçu un don de 5 ordinateurs au Lycée et je vais mette en place un mini-centre de formation.
La demande est assez forte tant pour les professeurs que pour les élèves qui souhaitent faire des études supérieures.

Je suis à la recherche de cours de Windows XP et Office 2003.

Si vous avez suivi ce genre de formation et que vous disposez de documents qui pourraient nous aider, veuillez s' il vous plaît prendre contact avec nous !!!

Un tout grand merci d' avance.

PS: si vous avez du Vista et Office 2007 je prend aussi : j' ai deux bon PC qui peuvent aussi servir !!!!

Les gestes que nous faisons ici...

... et que nous ne faisions pas chez nous. (Ces gestes se sont évidemment acquis par expérience vécue...)

- Pour le WC: regarder dans la cuvette, avant de s' asseoir, pour voir si une souris ne nage pas dedans. Regarder sur le rebord de la cuvette si une araignée plate n' y est pas (elles vont super vite celles-là!)

- Toujours scruter son essuie de bain avant de s' enrouler dedans afin d' éviter un contact rapproché avec une énorme bê-bête.

- Enlever à la petite cuillère les fourmis qui grouillent dans notre sucre.

- Le soir, éteindre la lumière au-dessus de notre table à manger sinon on rajoute de la viande "sans os" à notre plat et on joue à la pêche aux canards pour sortir tous les insectes de notre assiette ("oups, c' est du poivre ou une bête celle-là?")

- Préparer un montage pour éviter que les fourmis n' atteignent un plat, le pain,... qui reste sur la table: on met une assiette avec un fond d' eau + une tasse au milieu de cette assiette et enfin on pose notre plat en équilibre sur cette tasse. Et le lendemain, bingo! on peut manger notre baguette sans qu' elle ne grouille de fourmis!

- Vérifier l' aspect "sain" des chiens avant de passer à côté d' eux (la rage n' est pas éradiquée ici)

- Toujours regarder où on met les pieds de jour comme de nuit (serpents, scorpions,...)

- Ne jamais enfiler nos chaussures sans avoir préalablement vérifier que rien n' est dedans.

- Eviter d' aller se doucher à 20h55, sinon, on entend "et M...., suis dans le noir!!"

- Vu la proximité de notre WC et de la douche (autant dire que le WC est quasi sous la douche!) notre "pose-savon" n' est rien d'autre que le réservoir/chasse du WC. Et Pupuce sans lunette est plutôt gauche... imaginez la suite... "plouf!!", tombéééé :-|

- Se laver en permanence à l' eau froide. Un supplice chaque jour. Surtout que l' eau est brune... à se demander si finalement on se lave vraiment en définitive?!

- Vouloir se rincer la bouche quand on se brosse les dents avec l' eau courante (réflexe de chez nous) et puis on recrache et on fait "pouah!pouah! je me suis trompé d' eau!" et on reprend notre gobelet d' eau potable.

- Prendre notre douche en sandalettes. On ne reste jamais pieds nus. Nous ne sommes jamais à l' abris des insectes... même pas sous la douche.

... et ça ne fait que 2 mois... il y en aura encore certainement beaucoup d' autres...

Nos amies les bêtes...

Dans la maison, nous cohabitons avec des colonies de fourmis. Des énormes et des minuscules rouges qui se faufilent partout. Il faut redoubler d' imagination pour éviter qu' elles trouvent un chemin vers le moindre morceau de nourriture (invasion garantie).

Lézarounette, c' est le bébé lézard que nous avons adopté dès notre arrivée. Il est très vif: impossible de l' attraper.

Nous avons aussi accueilli une famille de musaraignes pendant presque deux semaines, elles se faufilaient par dessous la porte et laissaient leurs petites crottes un peu partout. On les entendait la nuit grignoter des insectes morts dans la chambre. L' une d' elle est même passée sur mon pied quand je préparait mes cours : Glurps.

Voici un échantillon de faune locale rencontrée au quotidien (sur la terrasse ou dans la case) . Les mantes religieuses et les cafards sont impressionnants par leur taille.

La nuit les crapauds, chauves souris (gigantesques), grillons et criquets font un boucan d' enfer avec les chiens du quartier, les souris qui grignotent dans la chambre et le bruit infernal d' un animal inconnu. Ce dernier se répète toutes les 3 à 5 secondes, il fait le même son que le jeu qu' on donne aux chiens pour se faire les dents: la pipette fait Pouêêêttt en deux temps quand on presse et relâche...  (pour ceux qui connaissent c' est le son des chaussures de l' acteur qui se plante sur le mur dans Kung-Pow).

Quelle douce symphonie nocturne :)

Le lycée Padre Pio

Le lycée est une initiative du diocèse, il est situé juste à coté du séminaire et de l' hôpital. C' est Roger, un constructeur de la DCC qui a géré le chantier de rénovation des bâtiments.
Ce sont les Frères du Sacré Coeur qui gèrent l' établissement.

Les élèves portent un uniforme: chemise bleue et pantalon/longue jupe noir(e).

Chaque lundi à 7h25 c' est la montée du drapeau avec le discours du Directeur de l' école. Tous les élèves se placent en rang autour du drapeau près de leur classe. Silence complet, un élève s' approche au pas militaire vers le drapeau. On annonce la levée puis tout le monde chante l' hymne nationale. Ensuite le directeur prend la parole, il aborde des sujets comme la propreté de l' établissement pour féliciter le groupe "propreté", le gaspillage de l' eau à la fontaine ( alimentée par l' hôpital) et les sanctions prises.Il explique aussi les activités qu' il a effectué pour l' école durant la semaine. 

Quand un professeur entre en classe les élèves se lèvent. Le chef de classe annonce les absences, son adjoint a déjà nettoyé le tableau et inscrit la date du jour, les rôles de chacun pour la journée (prière, nettoyage, etc.) et la citation du jour. Exemples : "on nourrit la chèvre à la veille du marché" ou "qui choisi la beauté embrasse les problèmes". A la première heure de cours un élève donne la prière.

L' horaire de l' école est
7h25 - 10h15
10h35 - 12h30
15h00 - 17h00

Certains élèves reviennent le soir pour profiter des quelques heures de lumières fournies par groupe électrogène de l' école (l' électricité est un luxe).

A venir les photos des élèves et professeurs (c' est assez délicat de prendre des photos de gens ici, il faut du temps. Par exemple au marché je ne vois pas comment je pourrais faire alors que ça mérite tellement d' être vu...)

Mon petit patient préféré :-)

Premier petit patient auquel je me suis attachée. Je l' aurais déjà bien adopté!! Mais bon, à ce rythme, on reviendrait à 50 et on nous prendrait pour l' arche de zoé, donc je réfrène mes pulsions maternelles...

C' est un bébé de 3 mois, sa maman est morte au cours de l' accouchement et il n' a pas été allaité. La grand-mère s' en occupe mais n' ayant pas de lait, elle lui donne de la bouillie (mélange farine + eau: pas du tout l' idéal pour un enfant de 3 mois... mais bon, elle fait ce qu' elle peut). Donc, avec ça, il pèse 2kg300 à 3 mois... Quand on l' a reçu, on aurait dit une petit grenouille fripée. On lui a acheté un biberon, on lui a donné du lait artificiel et expliqué à la grand-mère que c' était meilleur pour lui que la bouillie (ce fût le travail le plus dur!!).

Maintenant, il va mieux, il va rentrer chez lui, il reviendra tous les 15 jours pour être pesé et recevra de nouvelles boîtes de lait (ce serait trop cher pour eux d' en acheter, on doit leur en fournir au 1/3 du prix +/-).

 

Cabinet de consultation

Voici la photo de mon cabinet de consultation où je suis tous les jours de 9h30 à midi.  C'est ici que viennent tous les patients du district envoyés par leur centre de santé quand les infirmiers locaux ne savent plus quoi faire.

Et la pièce à côté où un infirmier (Jonas) réceptionne les patients, prend leurs paramètres avant qu'ils ne rentrent dans mon bureau.

Premier coup de blues

Difficile... de voir mourir des enfants, d' avoir mon stéthoscope sur leur coeur et de l' entendre s' arrêter. Avoir ce petit corps encore tout chaud dans mes mains et pourtant il est mort. D' être là sans pouvoir rien faire. D' entendre la mère pleurer en serrant son enfant contre elle. 3 en une semaine, c' était trop dur à supporter.

Difficile... de voir venir en consultation un jeune homme de 18 ans, accompagné de son papa, tous les 2 ont mis leur plus beau costume pour venir voir "le docteur". Mais le jeune homme a attendu 2 semaines pour réunir l' argent nécessaire pour voir "le docteur"... Or, il n' arrive quasi plus à respirer (crise d' asthme sévère) et entre 2 respirations, il me dit qu' il n' a pas pu venir plus tôt par manque d' argent. Tout de suite on le prend en charge pour lui faire le traitement. Les infirmiers n' ont même pas eu le temps de le commencer, il a arrêter de respirer... Il est mort pour 2000FCFA (3€)

Le soir en s' endormant, comment effacer de sa mémoire la vision de ces patients ? J' essaye de penser à ceux qui vont bien, qui ont guéri mais malheureusement ce sont toujours les autres qui reviennent.

Selon les soeurs, il paraît qu' avec le temps on s' y habitue...

La faim

Dans la rue je croise deux jeunes garçons : ils me demandent une pièce pour manger. Formatté par le discours "donner n' aide pas les populations locales à se développer"; je tente de leur expliquer que je suis venu principalement pour enseigner. Un des deux enfant (moins de 10 ans) me répond :
- Oui, c' est bien, mais si on a pas à manger comment voulez vous qu' on aille à l' école !
Je reste sans voix...

Un matin les soeurs me donnent quelques goyaves que je garde dans un sachet pour rentrer à la case. En croisant Thomas (l' employé de l' hôpital qui tente de m' apprendre le NGambay), je lui demande:
- J' ai des Goyaves tu en veux une ?
En un instant il baisse son regard vers le sol et joint ses deux main comme pour recevoir une offrande. J' ai bien compris que ma question n' avait aucun sens: c' est une évidence, il a faim!

En marchant vers l' école un jour je sens que quelque chose ne tourne pas rond. On me regarde bizarrement. Les élèves aussi. A la pause je remarque que j' ai laissé dépasser la queue de la banane que je comptais manger. En rentrant à la maison on m' a demandé 4 fois à manger ...

Ici la faim est omniprésente, mais ne se remarque pas au premier abord. La faim que je constate ici est pourtant insignifiante à coté de celle vécue dans les coins reculés de brousse, ou celle rencontrée par Pupuce à l' hôpital. Elle est d' autant plus difficile à supporter que nous mangeons bien et sommes en pleine forme.

Notre adresse

Vous êtes nombreux à nous demander notre adresse postale:

Nous (on ne publie pas nos noms sur ce blog ...)
Hopital St-Joseph de Bébédjia
BP 22 DOBA
TCHAD

La poste fonctionne apparemment bien jusqu' à 20 kilos. On a déjà reçu du courrier de notre ONG de France. L' évêché de Doba (à 30km d'ici) réceptionne le courrier et la distribution est assurée par la première personne qui fait de trajet. Crumpy a déjà été réquisitionné comme postier la semaine dernière.

Voici la vue satellite avec lien Google Maps

Descriptif de l'hopital

L'hopital est grosso-modo constitué de 5 parties: médecine (adultes: 3 pièces pour les hommes, les femmes et les tuberculeux. Entre 8 et 12 lits par pièce), pédiatrie (55 lits répartis dans 2 grandes salles et 4 petites), Maternité avec 2 salles d'accouchement + 2 pièces pour les hospitalisées, le bloc opératoire et une salle pour les pré et post-opérés.

  = mon cabinet de consultation

Une cours centrale permet d'aérer tout ça. Des barrières entourent l'hopital avec un garde à la grille qui régule les entrées et sorties pour éviter que l'hopital ne ressemble au marché! Il y a des heures de visites pour que les "gardes malades" (un membre de la famille du patient) vienne lui apporter à manger. Il sont bien courageux d'ailleurs ces gardes-malades: ils dorment dehors, à la belle-étoile, et cuisine sur le pourtour de l'hopital pour le malade, jusqu'à la fin de l'hospitalisation (même si des fois, ça prend des mois!).

Pour ce qui est de l'organisation interne: chacune des soeurs est responsable d'un service (style l' infirmière en chef de chez nous), ensuite il y a un infirmier tchadien qui est le bras droit de la soeur et en qui on peut avoir confiance. Après ça, les autres... volent les médicaments et le materiel, ne comprennent rien à ce qu'on leur dit (quand on dit de faire demi-dose, font le double...), disent "oui-oui" et puis 3 jours après rien est fait... Je n'ai aucun pouvoir sur le personnel infirmier. D'emblée, on m'a dit que je devais donner mes recommandations aux soeurs et ne pas me prendre la tête avec le personnelle. En fait, c'est moins lourd pour moi, je ne dois pas être sans cesse derrière eux et vérifier. Mais pour les soeurs, c'est du boulot: tout doit être fermé à clé, elles doivent donner aux infirmiers de nuit le nombre exact de médicaments, gants, seringues,... dont ils auront besoin pour faire les soins la nuit, sinon, le lendemain, tout disparaît! Si pendant la journée, on laisse une boîte ouverte sur un chariot 10 min après, la boîte est à moitié vide. Ce n'est pas encore le pire: souvent, les enfants ne reçoivent  que 2 doses au lieu de 3 sur la journée... à nouveau parceque les infirmiers volent les flacons destinés aux enfants. Là, ça me dérange vraiment mais je crois qu'il n'y a rien à faire pour arrêter ce phénomène qui est présent partout. Et puis s'ils volent, c'est pour nourir ou payer l'école de leurs enfants... donc, je serais bien mal de les juger.

Mmmmh, il était bon

Mon coq avant que Brigitte ne l' extermine:

 

Mon coq après:

 

Un délice...

Première visite en brousse

Dimanche après-midi, Jean-Luc (un Père suisse) qui vit dans la communauté à côté de nous, à Mbikou, nous propose d' aller nous promener. On accepte évidemment. Un bol d' air hors de l' enceinte de l' hôpital! Nous partons donc en 4X4 avec lui et 2 autres pères du Bénin, nouveaux venus également.

Première visite: le pétrole... nous roulons au dessus d' un pipeline qui expédie tout vers le Cameroun. Nous visitons une petite station de pompage avec une zone de forage constituée de 40 petits puits téléguidés dispersés dans la brousse... Dès que nous aurons plus d' informations et des photos des infrastructures on vous en dira plus.

Ensuite, nous arrivons à Kou: endroit où s' est installé le premier missionnaire au Tchad. C' est en pleine brousse, la piste a juste la place pour une moto et certaines zones sont ensablées. Ce n' est plus de la conduite, c' est du pilotage! Mais notre Père Jean-Luc fait ça comme un pro. Les villageois viennent à notre rencontre et les enfants nous regardent avec des yeux de cabillaud. La plupart de ceux-ci sont en mauvais état: malnutrition, toux... Nous pensions avoir vu la pauvreté à Bébédjia, mais ce n' est rien à côté de ce qu' on peut voir dans les villages reculés.

De là, nous partons vers le fleuve: en chemin nous nous arrêtons pour rendre visite à un "infirmier" d' un village. Une petite baraque en guise de  cabinet de consultation. Un banc devant avec un vieux poste de radio pour la "salle d' attente". Il nous demande de repasser chez lui après notre ballade au fleuve (Jean-Luc pense qu' il va nous inviter à manger la Boule: Pupuce désespère, elle vient juste de se rétablir de sa dernière gastro...).

Nous devons laisser le 4X4 et continuer à pied (la route est trop abîmée). Superbe paysage du fleuve avec des zébus au loin.

Après ça comme promis, nous retournons chez l' infirmier et surprise! Il ne nous attend pas avec la Boule (ouf!!) mais offre un coq à Pupuce pour l' accueillir et la remercier de sa venue.

Nous voilà repartis, allez on se serre à l' arrière: faites de la place à notre nouveau passager ...

1er Palu

Et oui, c' est Pupuce qui s' y colle! Malgré le traitement préventif quotidien ( prophylaxie ), je me suis chopé le palu.

Au départ j' avais juste mal à la tête et je me suis dit : "ca va passer". Plusieurs salves de Dafalgan n' y font rien et je m' inquiète; je n' ai jamais eu mal comme ça en Belgique.

Le lendemain matin, j' ai du mal à me tenir droite; ma colonne parait rigide. Au boulot on me dit que ce sont les signes du palu et que chacun a les siens... Bizarre, le test de goutte épaisse est négatif (normal sous prophylaxie).

Plus tard, la fièvre arrive, c' est le signe qu' il faut traiter tout de suite ! Donc là, je ne rigole plus, je prends le paquet de pilules nécessaire et je dors 15h d' affilée. Au réveil, ça va mieux et le lendemain, j' ai pu recommencer à bosser.

Je dois bien avouer que maintenant dès que je sens la moindre petite gêne à la tête, je panique. J' espère que cette phobie va vite cesser!

Merci à mon Crumpy pour les soins qu' il m' a procuré, sans ses petites attentions et son soutien la guérison aurait certainement duré plus longtemps.

L' eau

L' eau que nous buvons provient du puits. Le matin nous allons pomper 5 litres d' eau que nous plaçons dans un filtre en argile. Au réfectoire l' eau est stockée dans une grande jarre pour garder plus de fraîcheur.

Nous disposons d' eau courante mais elle est fortement chargée en fer et en argile. Cette eau est pompée et envoyée dans la citerne de l' hôpital avec l' électricité du groupe électrogène entre 18h et 21h.

A noter que les gens qui vivent en brousse boivent l' eau du fleuve (polluée par plusieurs villes). La plupart du temps l' eau des puits est contaminée. Plus de la moitié des maladies sont liées à l' eau ici...

Évêché de Doba : Internet et Réseau

L' évêché ( résidence de notre évêque et "QG" du diocèse) se trouve à plus de 30km d' ici : à Doba. 
Un LAN est installé avec Internet !!!

La boite à droite est le satellite router iDirect 3000 series. A gauche est un Dlink 8 ports 
Il y a aussi une fibre optique sur 70m vers le secrétariat et la bibliothèque (matériel non identifié)
Du secrétariat on repart encore plus loin (80m de plus avec un RJ45).

Crumpy va sur place les 3 et 4 novembre voir ce qui se passe (ça coupe tout le temps lui dit-on ...). Il va faire un plan du matériel avec l' état des câbles pour ceux qui souhaitent participer au diagnostique de ce TOUT BEAU RESEAU !

Baptême du feu ... GastroTchad

Ça y est, après une semaine sur place l' inévitable se produit : la gastro... Comme nous disent les locaux, c' est le prix du ticket d' entrée au Tchad, tout le monde y passe.

Le Lundi notre chirurgien est absent, il est frappé d' un mal étrange. Pupuce passe une mauvaise nuit : le mardi elle est faible et subit quelques baisses de tension (elle avait décidé de faire le forcing en venant avec nous a Moundou : la chaleur ne l' a pas aidée). Nuit de  Mardi à Mercredi, Crumpy découvre les joies de la vidange, comment le corps peut-il évacuer autant d' eau ? Nous sommes réduit à l' état d' éponge que l' on tord petit à petit.

Pendant trois jours, notre lieu de vie à changé. Voici  le point central autour du quel tout s' organise, notre quartier général : ça fait un peu Trainspotting mais c' est tellement bon.

Home sweet home...

Nous arrivons à l' Hôpital Saint-Joseph de Bébédjia vers 21h30. Les soeurs nous attendaient. Elles nous amènent à notre maison (case n°2). Pour le reste, on ne voit pas grand chose, vu qu' il fait nuit.
C' est le lendemain matin que l' on peut enfin découvrir notre nouveau chez nous! Notre première impression: OUF, on a des toilettes normales et une douche!!

Nous avons appris par la suite que les soeurs ont préparé notre arrivée depuis 2 mois: de nombreux travaux ont été réalisés pour aménager la maison et l' agrandir (on a une terrasse, avant elle n' existait pas). C' est mimi et simple. Ça devrait nous convenir.

Nous avons l' électricité 3h par jour (18H-21H) mais franchement on se rend compte que finalement on n' en a pas temps besoin que ça.

Il y a un réfectoire commun à côté de notre maison avec frigo (au gaz : on ne connaissait pas), machine à lessiver (a suivre...), plaques et four à gaz. Ce réfectoire est mis à disposition des habitants des cases (dixit les petites maisons comme la nôtre dans l' enceinte de l' hôpital pour les laïques): pour l' instant il n' y a que nous.

En route vers Bébédjia

Debout à 6h30, matinée de formalités administratives et préparation du véhicule --> nous sommes sept sur le départ (Oumar, notre évêque Mgr Russo, Pupuce, Ernesto (un Prêtre Colombien), Giovanni (un chirurgien Italien), Crumpy et une soeur Mexicaine)

Crumpy est dans la partie arrière du véhicule, entassé dans les bagages avec Soeur Théresa (elle est vêtue de son uniforme d' un Blanc immaculé). Température extérieure entre 35 et 37°, il fait chaud à l' arrière. Nous sommes partis pour 8 heures de route.

Nous constatons que la route est bonne en général. Il faut être vigilant : dans les villages il faut souvent klaxonner, c' est l' anarchie totale: comme si le véhicule devait traverser la foule d' un concert sauf qu' elle est constituée aussi de chèvres, vaches, sangliers, chiens, poules. Si la route n' est pas bitumée, c' est le brouillard total dès qu' un camion passe.

Le Tchad est très plat, nous avons traversé de grands étendues de savane, champs de mil et de riz. La nature est très verte car la saison des pluies se termine.

Atterrissage

Nous arrivons à N'Djamena à 20H50 (heure locale soit 1h de moins que la Belgique), il fait nuit, température extérieure: 32°C et un bus nous entasse pour parcourir 150m : nos vêtements commencent à brûler notre peau habituée au 5° Belges et à la climatisation de l' avion.
Premier contact avec ... les insectes!! Pas avec les Tchadiens car il n' y a quasi que des blancs dans l' avion (on a compris quand on a vu les petits panneaux ESSO et les belles voitures qui les attendaient!). Nous c' est Oumar (un chauffeur de l' évêché de Doba) qui nous attendait avec un petit panneau "Joël et Anne-Sophie". 4 barrages furent nécessaire pour sortir de l' aéroport.

Ensuite nous embarquons dans son 4x4 de marque Toyota (il faudra bien cela pour la journée de route de demain !). Et en route vers la maison d' accueil à N'Djamena. Oumar nous montre certains monuments : les ambassades, la cathédrale, et nous passons dans une grande allée sombre truffée de gardes. Des jeunes garçons armés, sur le qui vive. Oumar nous regarde et dit calmement : ici il ne faut pas s' arrêter, on tire sur les véhicules suspects. Ouf, nous avons passé la zone du Palais présidentiel.

Oumar à la gentillesse de porter nos bagages à la chambre.
L' endroit est isolé par des moustiquaires, il est 21h30 : vite profitons de la douche et au dodo. Pupuce sort de la douche, je prend le relais et HOP: plus de lumière. Et oui, cette partie de la ville n' est pas reliée à l' électricité ! Notre bâtiment étant muni d' un groupe électrogène nous n' avions pas prévu le coup. On a bien rit : tout nus et tout mouillés dans un lieu inconnu et dans le noir... On a finalement trouvé nos lampes de poche.

Il est tôt, difficile de s' endormir, on se liquéfie. L'air que l'on inspire est plus chaud que celui qu'on expire... désagréable sensation.  Bonne nuit et à demain.

La grande claaaaasse !

Première embûche à l' aéroport : Crumpy, a été invité à passer le test de détection de substance explosives. Son sac plein de matériel électronique et sa tête de terroriste mal rasé n' ont rien arrangés à l' affaire.

Comme écrit sur notre billet d' avion en tout petit caractères : DEROG EXBAG 50KGS / ACCES J SI DISPO.
En français : 50 kilos des bagages autorisés en plus des 20 réglementaires et surtout, sur-classement possible en business si place disponible !

Nous y voilà : Crumpy et Pupuce habillés en explorateurs débarquent en Business. Imaginez Pupuce qui découvre un cintre sur son fauteuil : un moment de silence, elle regarde l' hôtesse et lui demande - c' est pourquoi ? C' est alors qu' un homme d' affaire pend son costume. Pupuce à compris et balance vite-vite à l' hôtesse sa veste légère en boule et  le cintre. MDR.

Air-France pour ce vol a vraiment été un bon moment de confort : merci à la DCC !!!
Champagne, entrée, vin plat et fromages MMMMMmmmmmm....

Décollage immédiat, attachez votre ceinture!

Coucou tout le monde. Nous sommes à l'aéroport. Et oui, crumpy ne peut pas s'empêcher de sortir son pc partout où il va...
Le trajet Bruxelles-Paris s'est effectué sans embuche. Encore merci à Ben, Auré et Jef pour le dépannage suite à la grève ;-)
Donc, dans 1h nous serons dans l'avion. Nous espérons avoir du courant en arrivant le soir car sans électricité, pas de réseau, donc pas moyen d'envoyer un SMS.
Voilà milles bisous à tous et prochain mail du Tchad.

Commentaires du blog

Jusqu'à présent il était impossible d'ajouter un commentaire sur notre blog sans inscription chez Google !

C'est modifié ;-)

En espérant vous lire.

Premières embuches ... Grève nationale

Il semble qu'une grève nationale se prépare le jour de notre départ = 6 octobre.
On espère que les transports en commun nous permettront tout de même d'accéder à l'aéroport de Paris...
Dites, il ne fallait quand même pas organiser une grève nationale pour nous empêcher de partir!!



Source : le soir

Coopération au développement : formation CTB

Pupuce et crumpy ont participé à la formation CTB septembre 1 de 2008.
Voici le programme : Cliquez ICI

Et les heureux participants :


Riche en découvertes et en émotions, la formation a néanmoins été interrompue par une épidémie de grattage ... Deux jours avant la fin 6% des étudiants avaient la gale.

Plusieurs théories ont circulé : des piqures de punaises fofolles, la gale, une poussée d'acné soudainement collective et intense...

Bref, pupuce et moi ne nous grattons pas (encore...), nous espérons vous serrer fort dans nos bras avant de partir. Il faut au moins 30 secondes de contact intense :)

@++

/les galleux

AAAh, la vie de couple...

Nous voici en amoureux dans 2 mois...
il vaut mieux en rire!!!

Billet d'avion

Nous venons de recevoir notre billet: départ le 6 octobre

20kg de bagages avec 50kg d'excédent autorisé !! 140kg à nous deux, tranquille ...

Stage de préparation à Carquefou

Voici le groupe de volontaires DCC avec qui nous avons partagé 2 semaines à Carquefou lors de notre stage de formation (Article de presse)
Parmis les 130 volontaires, ce sont les envoyés au Tchad, Cameroun, Soudan.

Notre Projet

Naissance du projet

Pupuce : Depuis l’âge de 8 ans, à la question : « que feras-tu quand tu seras grande ? », je réponds MSF !!! Tout à commencé à la suite d’une info télévisée de demande de fond (msf) qui m’a profondément marquée. Au départ sans savoir ce que signifiait M.S.F. Puis j’ai approfondi et ça ne m’a plus quitté… Après 10 ans d’études et de formations, je peux ENFIN réaliser ce que j’ai toujours voulu faire ! Cette petite flamme qui a pris naissance il y a 20 ans va pouvoir s’exprimer et surtout comprendre… Comprendre pourquoi à 8 ans, je regardais la TV dans un fauteuil bien confortable, au chaud, sans avoir faim, avec des parents aimants, sans bruits de canon,… bref dans le bonheur et l’insouciance, alors qu’au même moment ailleurs dans le monde des enfants comme moi, mais sans avoir la chance d’être nés « chez moi », mourraient de faim ou assassinés dans un génocide. Je pense que je ne comprendrai jamais une telle injustice humaine, j’ai fait mon deuil d’y trouver une solution et de « changer le monde » mais je ne veux pas mourir en sachant que je n’ai rien fait, aussi minimes que soient mes démarches, pour contribuer à rétablir cette inégalité.

Crumpy
Pourquoi il part le crumpy ? Personne ne me le demande, c'est bizarre :-/ Vous connaissez la réponse alors ...
- C'est évident voyons !!! Le crumpy il part parce qu'il suit Anne-Sophie dans les lubies idéalistes !! Et en plus, comme il est amoureux d'elle il n'a pas d'autre choix que partir avec...
Et bien non, ce n'est pas si simple. J'ai créé un autre post à ce sujet : Cliquez ici

Ou allons-Nous?

Au sud du Tchad, à Bébédjia dans la région de Logone Oriental (1.800.000 habitants pour 54.775 km²)
Pour info : Belgique = 10.584.534 habitants pour 30.528 km²
Tchad = 9.826.419 habitants pour 1.284.000 km²
Bref… on va se sentir moins à l’étroit !!!




Pourquoi une ONG Catholique?

La plupart paraissent surpris lorsqu’on leur annonce que nous partons avec la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération)… certains nous disent : « t’es catho ? » (avec une mine d’étonnement…) ou encore ne disent rien mais avec un silence qui en dit long. Comme s'ils ne nous avaient jamais vus sous cet angle. Nous comprenons leur étonnement vu que notre pratique se limite à la messe de minuit.
Alors…comment notre chemin a-t-il croisé celui de la DCC ? Simplement par un copain de Pupuce rencontré à Anvers, déjà parti avec eux, puis en lisant sur internet leur charte, nous avons tout de suite accroché. Nous partageons les mêmes valeurs et avons les mêmes objectifs. Nous avons bien fait de nous ouvrir à eux (et ne pas se limiter à « pffff, pas avec les cathos !! ») car nous ne sommes qu’au début du projet et nous avons déjà rencontré des gens géniaux et surtout des personnes à l’esprit très ouvert.
http://www.ladcc.org

Description de nos postes:

Pupuce: Médecin dans un hôpital de 100 lits (services de chirurgie, médecine, pédiatrie et maternité). Il y a également un centre de dépistage et soins tri-thérapeutiques pour les malades du sida. Je ne sais pas ce qui m'attend exactement mais je souhaite répondre un maximum à la demande et me former localement si nécessaire.

Crumpy: Professeur d'anglais dans un lycée du sacré cœur. Classes de 3è, seconde et terminale (système Français). Dispenser les cours, surveiller les devoirs, participer à la vie de l'école.
Cours magistraux le matin, soutien scolaire et autres activités l'après midi. Ils ont indiqué 18h de travail par semaine, je suppose que c'est une erreur |o|

Textes à méditer...

"Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir
et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns.
Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer
et d'oublier ce qu'il faut oublier.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil
et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence,
aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite surtout d'être vous."
Jacques Brel

On a demandé au Dalai Lama : « qu’est-ce qui vous surprend le plus dans l’humanité ? »
Il a répondu : « les hommes… parce qu’ils perdent la santé pour accumuler de l’argent, ensuite ils perdent de l’argent pour retrouver la santé. Et à penser anxieusement au futur, ils oublient le présent de telle sorte qu’ils finissent par ne vivre ni le présent ni le futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu… »

Pourquoi crumpy il part ?

Pourquoi il part le crumpy ? Personne ne me le demande, c'est bizarre :-/ Vous connaissez la réponse alors ...
- C'est évident voyons !!! Le crumpy il part parce qu'il suit Anne-Sophie dans ses lubies !! Et en plus, comme il est amoureux d'elle: il n'a pas d'autre choix que partir avec...

Et bien non, ce n'est pas si simple

1) La vie est belle.
Et oui, à peine un poil sur le torse, petit Joël découvre les joies de la vie active.
Travail => Argent => Amusement.
Un boulot passionnant, aucune contrainte de vie, des soirées mémorables... je suis un cheval qui court avec des œillères et ne voit que ce qu'il veut voir.

2) Le facteur pupuce
La rencontre avec Pupuce, toute une histoire ...
Et oui je ne vais pas le nier, dès le premier jour elle me parlait déjà des ses idéaux, envie de voyager, découvrir ... Quand elle m'a parlé du Burkina, je ne savais même pas ou ça se trouvait, ni même sur quel continent. J'étais à 1000 lieues d'imaginer la suite.
Me sentant au courant de rien (hormis le package de références des 100 films les plus bidons des années 80), je me décide à lire les news en ligne, trainer le soir sur des émissions thématiques et tout simplement écouter ce qui se passe.
C'est alors que j'ai petit à petit commencé à ouvrir les yeux. L'impact de la consommation au quotidien des produits du GB |o|, la concentration des richesses et la chance qu'on a en général... "On consomme parce qu'on est habitués à consommer, on veut toujours plus, on se fout du reste".

3) Je fais quoi ?
Crucial, j'en arrive à me demander:
Quel est l'impact de mon action au quotidien, je sers à quoi finalement et pour qui ?
C'est la, il y a deux ans, que cette envie de faire autre chose à germé.
J'ai d'abord pensé à me reconvertir dans l'enseignement mais sans grande conviction, j'ai pris des renseignements (agrégation etc.) jusqu'à...

4) Le Maroc
En 2007, on a eu l'opportunité de partir donner un coup de main dans la province du Tafilalet pendant 15 jours.
Avant notre départ, ma présence semblait laisser une odeur de privilège qu'on m'aurait accordé pour accompagner pupuce... On savait vaguement qu'il y aurait du matériel à surveiller sur place mais sans plus.
Finalement, j'ai testé du matériel avant de partir, participé à la mise en place du stock de l'hôpital avec les médecins et infirmières, régulé la distribution du matériel aux différents services, préparer l'envoi de matériel aux équipes dans les montagnes. J'ai rencontré des gens motivés avec qui nous avons partagé des moments forts.
Ma présence sur place semble avoir été appréciée tant par les locaux que par l'équipe de bénévoles.

Le résultat de cette opération à pourtant été très ponctuel et n'a quasiment rien changé à la situation générale sur place; mais la satisfaction qu'elle m'a apportée a été incomparable avec ce que j'avais fait jusque là.
J'ai senti que je pouvais faire "autre chose", pas juste participer à l'amélioration du rendement de grosses compagnies.

En rentrant, mon angle de vue avait encore changé, je ne goutais plus les choses de la même manière à commencer par mon travail.

5) Projet Commun
Dans cet état d'esprit je me suis convaincu qu'on pouvait réaliser un projet en commun. Pas juste suivre pupuce sans but juste pour lui faire plaisir..., mais bien pour "faire quelque chose avec une finalité humaine".

On s'y met:
Durdur, les ONG cherchent des profils super spécifiques avec des années d'expérience et la plupart refuse les couples.
Pupuce a le profil rêvé mais moi pas du tout. On a fait quelques entretiens chez la grosse artillerie mais avec toujours un constat négatif. --> On a même trouvé une ONG qui était prête à envoyer pupuce avec son "conjoint" (avec un statut et tout) mais rien à faire sur place pour moi: j'aurais pu remplacer Tony Micelli (madame est servie) dans la brousse peut-être :-)

On a remarqué que les impératifs certaines de ces organisations ne collent pas avec nos valeurs et tournent souvent sur fond de magouille. Et puis on a trouvé ...

6) La DCC
DCC est une association d'envoi de volontaires agréée par le ministère des Affaires Étrangères Français, et reconnue d'utilité publique. Au nom de l'Eglise de France, la DCC est chargée d'organiser le départ de personnes dans divers pays du monde dans le cadre du volontariat civil de solidarité international.

Le principe de cette Organisation est de répondre à des demandes locales en disposant d'un vivier de compétences. C'est le partenaire local fait une demande à la DCC, il finance en partie selon ses moyen.

Avec la DCC nous avons participé à deux Weekend d'information, de réflexion et discernement.
Pupuce et moi avons accroché et décidé d'aller plus loin, on a demandé une affectation.

ET puis Carquefou et la suite est à venir.