vendredi 26 décembre 2008

Il est temps d' être en vacances

De garde le 24, de garde le 25,... bref Pupuce scotchée à l'hopital.
Après un jour de Noël super ennuyant qui ressemble à tout sauf à Noël, je termine ma journée à l'hopital pour voir les quelques cas graves et les nouveaux cas. Un enfant me donne du fil à retordre! Nous avions tout fait pour la prise en charge mais il était vraiment mal et je le voyais partir. Je me dis "bon, le bon dieu, faut que tu nous aides! Nous on a tout fait, faut aider ce gamin!" et puis je me dis, "c' est Noël et je n' ai pas eu de cadeau. Si je pouvais avoir comme cadeau que cet enfant s' en sorte...".
Le lendemain matin, notre premier jour de congé. Je veux aller voir si l' enfant va bien avant de partir pour Moundou.
Il est mort. Encore une bonne claque de réalité dans la figure. Premièrement, le bon dieu n' a visiblement pas pris Bébédjia sous sa zone de responsabilité et deuxièmement, il est vraiment temps que j' arrête de croire au Père Noël!!
Après presque 3 mois de boulot, ces congés sont les bienvenus. Plus moralement que physiquement d'ailleurs.

mercredi 24 décembre 2008

Réveillon de Noël

32°C, ciel bleu et soleil, aucune décoration, pas de sapin à l' horizon,... comment croire que c' est Noël. Mais bon, nous sommes quand même le 24 décembre. Personne ne nous a invité à souper. Tout le monde reste en famille. C'est ainsi que nous passons la soirée à 3 (avec Thomas, un autre volontaire).

Au programme: messe de minuit à 17h30 en Ngambay pendant 2 heures et puis souper à "l'étoile du sud" (le seul boui-boui de Bébédjia).
Au menu: 1 filet + 1 coca (le "resto" est tenu par des musulmans => pas d'alcool !).

nashif

Après le repas, nous partons  au "bar carrefour" juste à côté. Nous buvons une bière mais nous rentrons vite car 3 Nassaras (= les blancs) ne sachant pas danser le "coupé-décallé" sans ami tchadien pour nous apprendre, ce n'est pas la top ambiance. Un petit saut à l' hôpital puis au dodo à 22h30...

vendredi 19 décembre 2008

Fête à l' école : Noël en couleurs

La fin de ce premier trimestre à l' école est marqué par deux jours de fête. Un spectacle organisé par le groupe "Jeunesse pour la paix" le jeudi 18, et Noël en couleur préparé par les élèves du Lycée le vendredi.

MissPour les professeurs, le jeudi matin n' a pas été de tout repos : conseil de classe de 7h30 à 13h30 (sans pose)! Après-midi, le spectacle était constitué de chants, danses traditionnelles et théâtre. Nous avons élu Miss pour la paix et Crumpy a même couronné la deuxième dauphine !!! Un match de Basket opposant l' école au lycée du centre à donné la victoire à notre sélection : 53-38.    

Et pour Noël en couleur le vendredi chaque classe a décoré sa salle, avec des dessins. Les élèves qui le pouvaient ont cotisé pour organiser un repas que les filles ont préparé la veille (pas de bol pour le seconde S qui n' est composée que de garçons).

FeteECAAprès un spectacle donné par les petits de l' école primaire catholique (ECA),  les professeurs se sont rassemblés en cercle dans la bibliothèque pour le conseil des professeurs. Il s' est clôturé vers 14h avec le repas offert par les élèves. Chaque classe a apporté à son titulaire un plateau de nourriture que nous avons placé au centre de la pièce. Agrémenté de bière offerte par le directeur, ce moment à rapproché l' équipe de professeurs et ça fait du bien. Nous avons mangé debout autour des plats avec la main droite : difficile de ne pas en mettre partout pour un débutant comme moi...

On entend de la musique dans les classes, l' odeur des plats nous chatouille les narines et les jeunes dansent et boivent des sucreries (coca). Les élèves s' habillent "normalement", quel choc de ne plus les voir en uniforme : casquettes, baggy, jupes, foulards et colliers autorisés.

Noel-en-couleur Le soir ils ont joué un spectacle plutôt rap break-dance et style timbaland ... Tout est réalisé avec les moyens du bord, la technique fait souvent défaut mais l' ambiance est bonne. Le public est dur et n' hésite pas à huer quand c' est nul avec des commentaires criés à tomber par terre :-).

Nous avons remarqué que les spectacles et rassemblements commencent avec une ponctualité déconcertante : toujours 2 heures après l' heure annoncée.

5 ans déjà...

Merci à Siam, Christelle, Maki et Chil pour leur noble intervention au marché de Noël.
MarchéNoël


19 décembre 2003, dju que ça passe vite.
5-ans

mardi 16 décembre 2008

Les Clandos, mais qui sont ils ?

ClandoCe sont eux, les taxis motorisés de Bébédjia. Reconnaissables par leur vareuse jaune fluo, ils se faufilent à travers tout ce qui se présente et sont assez prudents (contrairement aux autres motards que j' appelle les "aigles de la route" ...).

La course tourne dans les 200CFA (1€ = 655CFA) pour se rendre n' importe où dans Bébédjia.
Leurs motos sont du type le plus commun ici au Tchad 100 ou 125 cc à 5 vitesses, elles montent à 80km/h.  

lundi 15 décembre 2008

Fête Nationale

125px-Flag_of_Chad.svgLa population ayant été prévenue ça y est, c' est le grand défilé en l' honneur de la prise du pouvoir du chef de l' état le 1er décembre. Un première à Bébédjia.
Ne pouvant risquer de donner notre opinion sur cette journée, on tentera de ne relater que les faits.

La montée des couleurs par la brigade de la ville (en silence) annonce le début des festivités: défilé à 10h, au lieu de 8h annoncé.
Le cortège est mené par un groupe d' hommes tuniques et de femmes voilées qui scandent l' effigie du président avec un enthousiasme surjoué et très peu sincère.

Les groupes suivants suivent en silence :

  • Le club de karaté de Bébédjia avec les jeunes en Kimono
  • Le club de Taekwondo
  • Les Clandos nos taxis à moto (article à suivre)
  • L' équipe de la société "Garantie Sécurité" (fournisseur de l' hôpital pour la garde)
  • L' équipe de la société Copguard (concurrent de la précédente, sponsorisée par Exxon Mobil)
  • Quelques élèves et professeurs des écoles
  • La brigade
  • Et surtout, le club de boules de la ville !! Magnifique, ils ont même fait un fanion ! Je les croise souvent le long de la route en allant au marché, ils jouent avec probablement le seul jeu de boules de toute la région. Ce groupe transpire la bonne humeur.

La foule est constituée principalement de  badauds qui se demandent ce qui se passe. Pas de ferveur populaire ni de cri de joie.  Au milieu de tout ça, deux blancs : nous avec un sentiment étrange...

 

Fête nationale bis...

Le 10 décembre, Crumpy arrive à l' école. Un calme anormal règne dans l' établissement. Mains dans les poches, les professeurs se rejoignent devant le bureau du proviseur : il n' y a pas cours aujourd'hui !!!
Et oui, notre joyeux président, non satisfait des festivités du 1er décembre, a décidé de remettre le couvert à N'Djamena. Il a vite fait approuver un décret pour un nouveau jour férié en son honneur et le fêter comme il se doit. Un jour de plus "chômé-payé" comme on dit ici, et même un peu "forcé".

jeudi 11 décembre 2008

2 jours de grève à l hôpital

justice2 Ce matin, le père d' un patient apporte son fils pour un soin. Avant de recevoir le soin il doit s' acquitter du montant et dispose d' un énorme billet.
L' infirmière indique à cette personne de patienter le temps qu' elle trouve la monnaie avant d' effectuer le soin.  La personne s' impatiente, s' énerve, agresse verbalement l'infirmière et on doit même l'écarter pour lui éviter des coups. Mais... il s'avère que le patient est en fait le maire de la ville.

Celui-ci, qui a pourtant commencé à insulter notre infirmière, se sent blessé dans son amour propre et décide d'envoyer la brigade pour l' arrêter.

C'est ainsi qu'elle se retrouve en prison pour avoir répondu à des insultes du maire (évidemment, elle ne savait pas qu'il s'agissait du maire).

A ce moment, les soeurs sont intervenues pour empêcher l'arrestation. En découle une réaction en chaîne en à peine une après-midi: réunion des chefs de villages, des chefs de cantons, chefs de race/de tribu (l'infirmière n'étant pas de la même ethnie que le maire...), du délégué sanitaire régional, de l'évêque, du ministre de la santé... le tout avec des menaces dans tous les sens: "l'hopital va être fermé", aux soeurs - "vous pouvez faire vos valises...", la liste des infirmiers qui vont être "balayés" est longue...

Autant dire que nous avons passé une mauvaise nuit: si les soeurs sont expulsées, nous aussi... Si on ferme l'hopital, pupuce n'a plus de boulot...

Malgré tout ce remue-ménage, notre infirmière, première victime de cet abus de pouvoir, est toujours au cachot. Nous décidons de faire grève à l'hopital tant qu'elle ne sera pas libérée. C'est ainsi que l'hopital est resté fermé 2 jours... Nous avons juste soigné les patients hospitalisés. Pas de consultations, pas de nouveaux cas.

Nous nous sommes rendu compte avec cette événement de l'abus de pouvoir, de l'absence de droit de l'homme, aucun droit du prisonnier, de la vitesse à la quelle ça "flambe" ici au Tchad. Effrayant... le surréalisme le plus total!

Finalement les autorités de N'djamena ont fait pression sur le maire pour que tout rentre dans l'ordre au plus vite car cette affaire avait été déjà beaucoup trop loin. Notre infirmière a pu être libérée le lendemain matin et nous avons repris le service à l'hopital. Si l'évêché ne l'avait pas soutenue et sortie de cette sale affaire, elle y serait toujours...

Ce fût un étrange sentiment d'imaginer de devoir partir. A la fois on se rend compte que l'on commence à se sentir chez nous et on ne veut pas partir et à la fois, on peut partir du jour au lendemain en laissant tout là.

dimanche 7 décembre 2008

Cheeeese!

Comme promis, nous voici nous voila.


crumpyCrumpy dans ses premières corrections ... Toujours dans sa chemise de prof. Les tests ont été prévus pour les élèves mais pas pensés pour le temps de correction: bic rouge et Zen attitude. Les écarts entre les élèves sont énormes, il y a du boulot ...

 

 

 

 

 

 

Pupuce avec son 1/2 homonyme dans les bras: une petite Sophie Pupuce

vendredi 5 décembre 2008

Notre 1er colis

coliYoupiiiiiieeeeeeeeee!! Notre 1er colis est arrivé. Merci maman!!!!

Que du bonheur. Nous étions comme 2 gosses qui déballions des cadeaux. Nous n'avons jamais été aussi heureux devant un pot de choco, de sirop, une barre de nougat,...
Au delà du plaisir de recevoir le contenu, c'est aussi l'impression d'avoir un peu de Belgique qui vient à nous.